Cest officiel: fin janvier 2017, Robert Deillon partira à la retraite après avoir dirigé Genève Aéroport pendant onze ans. Sous son ère, laéroport aura, entre autres, connu une croissance record en termes de trafic comme de recettes, et lancé les bases de la nouvelle Aile Est faisant partie dune enveloppe budgétaire de lordre de 450 millions. Dans seize mois, le Gruérien tirera sa révérence.
Pour le cabinet de recrutement chargé détablir le profil du successeur idéal, la tâche nest guère aisée: les papables ils ne sont pas légion devront connaître lindustrie aérienne et le milieu aéroportuaire, faire preuve de nombreuses qualités reconnues dans les milieux économiques et politiques locaux et régionaux, maîtriser les principales langues nationales, avoir lentregent nécessaire pour affronter les médias, les partenaires sociaux ou les riverains, être capables de diriger une entreprise comptant plus de mille collaborateurs à plein temps et faire lunanimité au sein dun conseil dadministration composé dune vingtaine de membres, dont certains sont très influents. La structure même de laéroport rend la recherche dun successeur encore plus ardue: au final, le Canton de Genève, de même que le Conseil fédéral et lOFAC devront approuver le choix, ce qui, en général, se fait sans opposition.
Si trois noms reviennent dans les discussions du Café du Commerce, cest quils ont tous trois les qualités requises pour relever le défi. Le Genevois Philippe Vignon, qui semble avoir fait le tour du propriétaire au sein de Genève Tourisme, semble réunir toutes les conditions, tant son réseau local, national et international est dense. Haralambof aussi. Dans son cas, il nest pourtant pas sûr quil souhaite réintégrer une industrie quil connaît parfaitement et qui devient toujours plus contraignante. Quant à Eggenschwiler, il dirige avec succès un aéroport allemand et sy sent visi-blement très à laise. Mais son ancienne casquette Swissair pourrait le desservir face au conseil dadministration, encore très susceptible à ce sujet.
Pure spéculation, bien entendu. Mais parachuter à laéroport un illustre inconnu constituerait un risque que les décisionnaires en place hésiteront sans doute à prendre. Il ne serait guère étonnant que ces trois papables figurent dans le dernier carré du chasseur de têtes.

