Beachcomber Hotels: l’an 1 (Edition 2016-09)

Gilbert Espitalier-Noël, CEO du groupe, veut apporter un nouveau regard.Un développement aux Maldives et au Sri Lanka n’est pas exclu.

Nommé l’an dernier à la tête du groupe New Mauritius Hotels (Beachcomber) au départ en retraite d’Herbert Couacaud, qui a dirigé Beachcomber pendant 41 ans, Gilbert Espitalier-Noël ne cache pas des ambitions qui sont dans la droite ligne du plus grand groupe hôtelier mauricien, à savoir la quête permanente des sommets tout en préservant la place de l’humain dans une entreprise qui compte 5000 employés fortement identifiés à la culture maison et très intéressés par le lancement de l’idée Beachcomber «Au cœur des valeurs» qui mise justement sur les équipes pour dégager les valeurs du groupe.

«Beachcomber est à la fois une histoire et une success story», résume le nouveau CEO. «En même temps, nous constatons que le groupe a un peu vieilli. Les hôtels Beachcomber ont une âme, une architecture. Le moment est venu d’offrir aussi des produits plus contemporains, ancrés dans le futur. Quelqu’un de nouveau comme je le suis a d’autres yeux pour réformer tout en conservant l’âme.»

Gilbert Espitalier-Noël passe d’abord par le constat. «Notre histoire est belle, nous possédons 100% de nos avoirs, notre avenir est très prometteur… mais nos concurrents ne chôment pas, ils sont même très dynamiques. Nous devons être plus novateurs, croître aussi dans notre zone naturelle qui est à Maurice et dans l’océan Indien. Notre stratégie est donc claire.» 

Attention, il ne s’agit pas de se séparer du Royal Palm Marrakech qui se développe très bien, mais de tirer les conséquences du «désengagement» du partenaire marocain. «Beachcomber s’est alors retrouvé seul et la prise de dettes a été plus importante que prévue», ajoute Gilbert Espitalier-Noël. L’avenir se déroulera donc dans la zone régionale avec des resorts de plage qui sont la signature naturelle du groupe. «Nous n’irons peut-être pas dans les montagnes suisses», sourit-il. «Le développement passe par l’île Maurice avec un projet sur un très beau terrain de la côte ouest, mais nous ne nous interdisons rien.» 

Alors que Beachcomber avait abandonné ses projets aux Maldives il y a moins de dix ans, l’idée pointe à nouveau. Le groupe regarde aussi du côté du Sri Lanka.

Le développement passe-t-il aussi par les nouvelles clientèles? «L’Europe est le premier marché, mais il est lointain et le grand débat, c’est d’abord l’aérien. Air Mauritius a ses propres difficultés mais fait des efforts. Luft-hansa, Austrian Airlines et Edel-weiss Air reviennent; Turkish Airlines est arrivée; Emirates propose deux vols quotidiens en Airbus A380 et la ligne Dubaï-Maurice est la plus profitable de la compagnie… Nous bénéficions aussi des craintes par rapport à la Tunisie et la Turquie», conclut le nouveau CEO.

Alain Bossu, île Maurice