Brokers face aux agences sans couverture (Edition 2015-39)

Les mauvais élèves peu à peu sortis de la classe?

La faillite d’Intertravel au début de l’année et la récente mise en garde de la Fédération suisse du voyage (FSV) contre l’agence Meltravel sont de nouvelles piqûres de rappel pour la branche. Celle-ci doit elle-même faire en sorte de ne se composer que d’acteurs sérieux. La profession d’agent de voyages ne semble décidément pas en voie d’être un jour au bénéfice d’une véritable licence comme on peut le trouver dans nos pays voisins. D’une certaine manière, c’est le prix à payer pour une forme d’ultralibéralisme.

Aujourd’hui, rien n’a donc véritablement changé et l’on trouve encore et toujours des agences qui fonctionnent selon un modèle discutable et peu fiable, financièrement parlant, avec, tôt ou tard, des dégâts collatéraux qui finissent par éclabousser un ou plusieurs partenaires et, bien entendu, des clients. En juillet dernier, une agence de Bex bien connue de ses confrères faisait l’objet d’un article dans le 24 heures. S’il est envisageable, bien que peu compréhensible à l’heure actuelle, que des clients perdent de l’argent en passant par de tels commerçants, il est en revanche surprenant d’apprendre que des professionnels expérimentés, parfois également membres de la FSV, se retrouvent pris dans des relations commerciales de ce type.

Maigre consolation pour la branche: les mauvais élèves devraient se raréfier petit à petit et il devrait à terme devenir de plus en plus difficile de pouvoir fonctionner sans garantie. En cause, les fournisseurs qui serrent leurs contrôles, que ce soient les TOs qui ne peuvent se permettre d’avoir des mauvais payeurs, ou les compa-gnies aériennes de plus en plus enclines à exiger un paiement immédiat dès l’émis-sion d’un billet d’avion. Désormais, seuls ceux qui prendront le risque d’accepter certains modes de paiement s’exposeront à l’éventualité d’un partenaire sans finances.

Il n’en reste pas moins regrettable qu’en 2015, de telles affaires soient encore d’actualité. La branche a déjà suffisamment de défis à relever, que ce soit avec des fournisseurs de plus en plus exigeants ou un environnement financier plus que jamais incertain.

Cédric Diserens