Le Club Med veut rester pionnier (Edition 2016-11)

L’évolution passe toujours par la remise en question

Le Club Med opère une mue certaine sans pour autant renier ses racines, ni opérer de volte-face déroutante. D’un produit qui s’était enlisé dans une image de club renfermé, un brin franchouillard, et très certainement auquel l’image des «Bronzés» n’a pas été que positive, on est aujourd’hui passé au segment du haut de gamme, sans pour autant tomber dans le snobisme et l’élitisme. Club, oui, mais pas fermé.

Aujourd’hui aux mains du groupe chinois Fosun, le Club Med n’a pas opéré de revirement stratégique. L’entreprise sait se remettre en question au niveau régional et n’hésite pas à agir. Le déménagement de l’agence genevoise peut paraître anecdotique, il n’est cependant pas anodin. L’ancienne agence était voisine des banques et des boutiques de luxe. En se déplaçant de 300 m environ, elle rejoint un quartier vivant et de proximité.

L’accueil, le service, tout est mis en œuvre pour que l’on soit dans un cadre décontracté, sans pour autant renoncer à un service sérieux. La décoration de l’agence rappelle les Villages et les lunettes de réalité augmentée sont un de ces éléments suffisamment originaux et inattendus pour «faire le buzz» et ainsi susciter la curiosité. L’expérience menée à Paris Gare de Lyon auprès du grand public l’a démontré.

Mais ce qui est intéressant et qu’il faudra suivre, c’est que le produit en lui-même aussi fait l’objet d’une remise en question. Le monde numérique permet de bénéficier d’une véritable valeur ajoutée, sans révolutionner les habitudes des clients (aujourd’hui, les applications sont entrées dans les mœurs). De plus, le Club Med veut réellement mettre un terme à l’image de villages fermés dans les destinations avec des excursions sur 3 ou 4 jours.

Enfin, les agences de voyages ne sont pas mises à l’écart et le réseau de distribution se voit même doté d’une interlocutrice dédiée. Une démarche plutôt positive qu’il convient de souligner.

Cédric Diserens