«Le maintien du dialogue doit être une priorité» (Edition 2016-07)

L’introduction de la DCC par le groupe Lufthansa est toujours au cœur d’un débat animé.

Comment évoluent les rapports commerciaux entre le groupe Lufthansa
et les distributeurs? La confiance en a-t-elle été branlée? 

Malheureusement les rapports ne sont plus les mêmes et pour certains la confiance est ébranlée.

Les agences de voyages ont toujours privilégié la compagnie nationale faisant partie du groupe LH, et ceci pour différentes bonnes raisons telles que pour la qualité, les horaires, le support qu’elle apportait à ses revendeurs et certainement également un peu par patriotisme, et ce, même au lendemain du grounding de Swissair. 

Mais aujourd’hui Swiss appartient à une société allemande qui a décidé de taxer ses clients pour l’utilisation d’un outil professionnel qui est le GDS. Alors que les GDS ont été mis en place par les compagnies aériennes elles-mêmes!

Dans le cadre de notre mission visant à conseiller et optimiser les dépenses de nos clients, nous devons informer nos passagers qu’une taxe supplémentaire est perçue pour un voyage effectué sur une compagnie du groupe LH et qu’ils peuvent éviter cette dernière en choisissant un autre prestataire. 

C’est navrant car cela pourrait aller à l’encontre des intérêts notamment de Swiss. Mais nous nous devons de faire notre travail en toute transparence comme l’apprécient particulièrement
nos clients corporates.

D’une manière générale, comment jugez-vous les relations actuelles entre les airlines et les agences de voyages?

Il est difficile de généraliser car certaines compagnies aériennes telles qu’Easyjet montrent beaucoup d’intérêt à notre égard. 

C’est un peu le monde à l’envers sachant qu’au début de ses activités, ce Low Cost jurait ne pas souhaiter travailler avec les agences de voyages! Il y a également les compagnies du Moyen-Orient et d’autres qui reconnaissent notre valeur ajoutée et le service que nous pouvons apporter à leur propre client avant, pendant et après un voyage.

Mais de manière générale il est vrai que les compagnies aériennes essaient de «bypasser» l’agence de voyages alors que certains clients, surtout les corporates, souhaitent bénéficier de nos conseils – conseils que les compagnies aériennes ne peuvent plus offrir. C’est donc une aubaine pour ces dernières de pouvoir compter sur le réseau de distribution le moins cher au monde!

Lors de l’assemblée de la FSV à Abu Dhabi, les membres ont dû se prononcer sur l’exclusion de trois airlines du groupe LH. Comment jugez-vous la décision finale?

Je pense que le maintien du dialogue doit être une priorité. Dès lors, une exclusion n’aurait pas été adaptée bien que je comprenne ceux qui l’auraient souhaitée. Mais détrompez-vous si vous pensez que cela signifie que nous avons accepté le DCC! Et nous espérons bien que l’aspect juridique de cette taxe soit remis en question et surtout que la Comco intervienne enfin face à cette industrie qui cherche continuellement à cacher le prix final au consommateur. Sincèrement trouvez-vous normal que sur un billet d’avion les taxes puissent représenter des montants plus élevés que le prix du transport? 

Il y a un manque de transparence évident et c’est bien là que le professionnalisme de l’agent peut déranger car nous rendons attentifs nos clients au coût final.

La réaction des agences n’a pas été la même partout. Certaines sont montées au front, d’autres ont presque «anticipé» la décision de la FSV. Pourquoi? 

Il m’est difficile de répondre et il faut leur poser la question. Executive Travel fait partie de l’AVP (Les Agences de Voyages Privées de Genève); nous avons signifié notre mécontentement oralement et par écrit et nous continuons à le faire, également sur un plan international via notre réseau ITP.

DS