«NewGen ISS», le nouveau visage du BSP (Edition 2015-45)

Le BSP 2.0 arrive et mise sur la personnalisation

Il semblerait que la branche des voyages s’apprête à connaître un tournant dont l’entière mesure est encore difficile à appréhender. D’une part, les compagnies aériennes mettent le cap sur une vente archisegmentée, promesse de juteux revenus, d’autant plus qu’il sera vraisemblablement très difficile d’en apercevoir un détail de l’extérieur. D’autre part, ce besoin de vente au détail s’accompagne d’un développement des outils de vente et de réservation, transformant le multicanal en omni-canal. De quoi y perdre son latin.

Longtemps soupçonnée de passivité, IATA avance progressivement dans ce qui n’était encore que des plans il y a deux ou trois ans. Le célèbre standard NDC se concrétise dans différentes régions du monde. Si certains pionniers sont des acteurs modestes, il y a fort à parier qu’une fois la brèche ouverte, une fois que les hoquets liés à tout nouveau lancement seront calmés, bon nombre de ténors de l’aérien devraient s’y intéresser de très près, s’ils ne l’auront pas déjà adopté.

Le BSP aussi, sujet de discorde et de tension pour les agences, serait à l’aube d’une révolution, ou tout du moins d’une évolution. Dans un document disponible sur le site de IATA, l’organisation indique, un peu sur le ton d’un mea culpa, que les règles des systèmes de règlement (Settlement Systems) «remontent à des dizaines d’années en arrière et que l’approche ‹une [règle] pour tous› ne répond plus aux différents besoins, préoccupations et risques que rencontrent les compagnies aérien-nes et les agences aujourd’hui».

Dans le fond, on peut se réjouir de voir que des solutions sont recherchées et qu’une autre manière de procéder est possible. Le système serait potentiellement plus ouvert aux agences de moindre taille et aux ressources financières limitées. Cependant, IATA ne fera plus crédit, du moins plus de manière illimitée, même aux plus grands. Quant aux plus petites structures, elles devront payer comptant, quitte à opter pour le système Easypay de IATA. Mais en cas d’annu-la-tion, est-ce que le traitement des remboursements sera plus rapide et efficace?

Cédric Diserens