Les chiffres publiés par Genève Aéroport sont formels: depuis 2013, le trafic charter seffondre, tous types confondus. De 316 241 passagers il y a deux ans, ce segment du trafic a reculé à 258 033 lannée dernière, tandis quau terme des sept premiers mois de cette année, il naffiche plus que 135 490 passagers. Et ce résultat comprend aussi bien lincoming que loutgoing, tout comme les opérations charter ponctuelles. Mais ce nest pas vraiment surprenant.
Si lon compare loffre dHotelplan Suisse, il ne fait plus aucun doute que la spécificité romande en termes de vols de vacances, cest la disparition de celui-ci. Le vol affrété appartient désormais véritablement au passé, sauf quelques rares exceptions, et voit simposer le modèle du forfait dynamique, quil soit assemblé par le client, par lagence ou par le tour-opérateur. Le constat nest pas nouveau puisque même des marchés comme celui du Royaume-Uni, friand de charter de ski en hiver, voit une prolifération des compagnies aériennes à bas coûts ou à bas prix.
Et lorsque lon regarde du côté des opérations hivernales, on constate ce quil reste des charters hivernaux à destination du Nord de lEurope: tous ont fait place à des vols opérés par des compagnies Low Cost ou des compagnies de ligne qui se sont résolues à appliquer des tarifs bas par segment. Cest dautant plus flagrant quHotelplan met désormais en avant les forfaits dynamiques en les incluant dans son modèle de commissionnement.
Il nest pas nécessaire daller chercher bien loin les raisons de cette évolution. Les compagnies Low Cost, et par la force des choses leurs concurrents plus traditionnels, doivent être très réactifs. Par le passé, une compagnie comme Ryanair la été à lextrême, fermant des lignes avant même den avoir commencé lexploitation. Et le modèle charter ne permet pas cela. Dans un monde soumis à des imprévus géopolitiques et où le trafic ethnique, autrefois si rentable pour les charters, sest tourné depuis longtemps vers les compagnies régulières en privilé-giant le tarif le plus bas, la rigidité du charter est devenue un handicap trop important.
Cédric Diserens

