Programmation charter d’Hotelplan Suisse (Edition 2015-43)

Le charter romand est mort, vivent les vols de ligne!

Les chiffres publiés par Genève Aéroport sont formels: depuis 2013, le trafic charter s’effondre, tous types confondus. De 316 241 passagers il y a deux ans, ce segment du trafic a reculé à 258 033 l’année dernière, tandis qu’au terme des sept premiers mois de cette année, il n’affiche plus que 135 490 passagers. Et ce résultat comprend aussi bien l’incoming que l’outgoing, tout comme les opérations charter ponctuelles. Mais ce n’est pas vraiment surprenant.

Si l’on compare l’offre d’Hotelplan Suisse, il ne fait plus aucun doute que la spécificité romande en termes de vols de vacances, c’est la disparition de celui-ci. Le vol affrété appartient désormais véritablement au passé, sauf quelques rares exceptions, et voit s’imposer le modèle du forfait dynamique, qu’il soit assemblé par le client, par l’agence ou par le tour-opérateur. Le constat n’est pas nouveau puisque même des marchés comme celui du Royaume-Uni, friand de charter de ski en hiver, voit une prolifération des compagnies aériennes à bas coûts ou à bas prix.

Et lorsque l’on regarde du côté des opérations hivernales, on constate ce qu’il reste des charters hivernaux à destination du Nord de l’Europe: tous ont fait place à des vols opérés par des compagnies Low Cost ou des compagnies de ligne qui se sont résolues à appliquer des tarifs bas par segment. C’est d’autant plus flagrant qu’Hotelplan met désormais en avant les forfaits dynamiques en les incluant dans son modèle de commissionnement.

Il n’est pas nécessaire d’aller chercher bien loin les raisons de cette évolution. Les compagnies Low Cost, et par la force des choses leurs concurrents plus traditionnels, doivent être très réactifs. Par le passé, une compagnie comme Ryanair l’a été à l’extrême, fermant des lignes avant même d’en avoir commencé l’exploitation. Et le modèle charter ne permet pas cela. Dans un monde soumis à des imprévus géopolitiques et où le trafic ethnique, autrefois si rentable pour les charters, s’est tourné depuis longtemps vers les compagnies régulières en privilé-giant le tarif le plus bas, la rigidité du charter est devenue un handicap trop important.

Cédric Diserens