«Triple Seven» de Swiss (Edition 2016-05)

«Nouvel» avion pour un nouvel envol

Au fil des mois qui ont précédé la réception à Zurich de son premier Boeing 777-300ER, Swiss International Air Lines a savamment lancé un intelligent compte à rebours: le nouveau fleuron de sa flotte long-courrier constitue le nec plus ultra en termes de gros-porteurs. Un appareil qui, pourtant, vole sur Zurich et Genève depuis de longues années et qui, dans sa version initiale, a atteint sa majorité depuis deux décennies.

En revanche, le choix de Swiss ne pouvait pas être différent lorsque la commande a été passée à Boeing: un Airbus A380 n’entrait pas en discussion, les versions A350 se trouvaient sur une planche à dessin et le nouveau B-787 Dreamliner était en phase de test, avec tous les problèmes de batteries qui l’ont longtemps coulé au sol. Donc l’acquisition de «Triple Seven» ne constitue pas un choix par défaut, mais une décision judicieuse. Comme l’a dit cette semaine Tim Clark, président d’Emirates, cet appareil est le meilleur en termes de rayon d’action, de capacité opérationnelle et de charge utile. La compagnie de Dubaï ne dispose-t-elle pas de cent appareils de ce type? Au niveau coûts, c’est aussi la gourmandise en kérosène des anciens Airbus A340 qui a forcé la décision de Swiss lors du choix. 

Si Swiss ne prévoit pas pour l’instant d’exploiter ses nouveaux B-777-300ER au départ de Genève – son unique vol long-courrier est effectué en A330 sur New York JFK –, elle fera une fleur aux Romands en le posi-tion-nant en février sur l’axe Zurich-Genève-Zurich, formation du personnel de cabine oblige. Ensuite, le nouvel oiseau s’envolera vers l’Extrême-Orient, l’Amérique la-tine et la Côte Ouest des USA, autant de destinations qui resteront longtemps la chasse gardée du hub de Zurich. La remarque est d’autant plus vraie que Swiss devra multiplier les vols d’apport pour obtenir un remplissage optimal des nouveaux appareils. On attendra donc les flambant neufs C-Series de Bombardier.

Dominique Sudan