Au fil des mois qui ont précédé la réception à Zurich de son premier Boeing 777-300ER, Swiss International Air Lines a savamment lancé un intelligent compte à rebours: le nouveau fleuron de sa flotte long-courrier constitue le nec plus ultra en termes de gros-porteurs. Un appareil qui, pourtant, vole sur Zurich et Genève depuis de longues années et qui, dans sa version initiale, a atteint sa majorité depuis deux décennies.
En revanche, le choix de Swiss ne pouvait pas être différent lorsque la commande a été passée à Boeing: un Airbus A380 nentrait pas en discussion, les versions A350 se trouvaient sur une planche à dessin et le nouveau B-787 Dreamliner était en phase de test, avec tous les problèmes de batteries qui lont longtemps coulé au sol. Donc lacquisition de «Triple Seven» ne constitue pas un choix par défaut, mais une décision judicieuse. Comme la dit cette semaine Tim Clark, président dEmirates, cet appareil est le meilleur en termes de rayon daction, de capacité opérationnelle et de charge utile. La compagnie de Dubaï ne dispose-t-elle pas de cent appareils de ce type? Au niveau coûts, cest aussi la gourmandise en kérosène des anciens Airbus A340 qui a forcé la décision de Swiss lors du choix.
Si Swiss ne prévoit pas pour linstant dexploiter ses nouveaux B-777-300ER au départ de Genève son unique vol long-courrier est effectué en A330 sur New York JFK , elle fera une fleur aux Romands en le posi-tion-nant en février sur laxe Zurich-Genève-Zurich, formation du personnel de cabine oblige. Ensuite, le nouvel oiseau senvolera vers lExtrême-Orient, lAmérique la-tine et la Côte Ouest des USA, autant de destinations qui resteront longtemps la chasse gardée du hub de Zurich. La remarque est dautant plus vraie que Swiss devra multiplier les vols dapport pour obtenir un remplissage optimal des nouveaux appareils. On attendra donc les flambant neufs C-Series de Bombardier.

