Le défi des crises mondiales et du surtourisme

Baromètre des tendances dans le secteur des voyages selon le récent sondage de la FSV.
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Entre le 12 et le 30 juin 2024, la Fédération suisse du voyage (FSV) a interrogé 169 membres du secteur des voyages dans le cadre d’un sondage représentatif portant sur les opportunités et défis actuels de la branche.

Les réponses montrent que les crises géopolitiques représentent le plus grand défi (5e rang en 2023), ce qui se traduit par une augmentation des services de conseil et de planification, ainsi que par le besoin de sécurité des clients et leur souhait de s’adresser à un interlocuteur direct.

Inquiétude des clients face aux prix

Comme l’avait prédit le président de la FSV Martin Wittwer lors de la conférence de presse de l’an dernier, les clients sont plus sensibles aux prix: les familles en particulier font davantage attention à leurs dépenses en raison de la baisse du pouvoir d’achat. Les inquiétudes quant à l’évolution des prix occupent le 2e rang du baromètre.

Le climat dicte les choix

À la question de savoir quelles tendances et circonstances modifieront le plus profondément l’univers des voyages dans le futur, l’influence du réchauffement climatique s’est classée en tête de liste dans le sondage. Un aspect qui se répercute notamment sur le choix de la destination et la saisonnalité ainsi que, de manière générale, sur les nouvelles réglementations dans le secteur du tourisme (par exemple taxe climatique).

Le souhait de vivre des expériences de vacances individuelles (2e rang) s’exprimera dans la recherche d’authenticité, les voyages à l’écart de la foule ou encore la personnalisation des voyages à forfait.

L’impact de l’intelligence artificielle s’est placé au 3e rang dans le sondage. «Ce sujet est présent depuis longtemps dans l’industrie du voyage, qu’il s’agisse de la création de programmes de voyage et d’offres, d’aide à la planification d’itinéraires ou du recours aux technologies d’IA au niveau du service client, qui permet une plus grande interaction», explique Martin Wittwer.

Équilibre à trouver au niveau du surtourisme

Le surtourisme – et la question de la durabilité y liée – a incontestablement focalisé l’attention au cours de l’été dernier. Toutefois, seul un faible pourcentage des participants au sondage (2,9%) a indiqué que les clients avaient abordé le sujet du surtourisme.

Même si les clients sont sensibilisés au problème et même si les agents de voyages peuvent orienter dans une certaine mesure le choix de la destination durant l’entretien de conseil, les destinations surpeuplées bien connues restent très prisées par de nombreux voyageurs. «Le surtourisme représente clairement un problème dans certains ‘hotspots’. L’ensemble de la branche des voyages doit s’efforcer de créer un consensus avec les organisations locales et les autorités politiques», ajoute le président

Selon lui, il faut trouver un équilibre entre le PIB généré en grande partie par le tourisme (valeur ajoutée locale, création de postes de formation et d’emplois, participation à la prospérité) et la détérioration de la qualité de vie de la population locale (hausse des prix, pénurie de logements, stress lié à la densité).

Pour Martin Wittwer, il est évident que cet équilibre est impossible à atteindre sans réglementations: «Il faut introduire des règlements pour instaurer un tourisme contrôlé dans certaines destinations. Quant à la question de savoir lesquelles sont efficaces, raisonnables et réalisables, elle dépend des conditionscadres de la destination concernée. En tant que marché émetteur, nous avons la possibilité d’apporter notre soutien au niveau du dialogue, mais l’adoption de nouvelles réglementations incombe aux décideurs sur place.» (TI)